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Trois yeux verts me poussent au fond de l'océan Trois yeux bleus m'attirent vers le zénith Trois racines noires m'enfoncent dans la terre Trois ailes blanches m'enlèvent au ciel Un oiseau au milieu Crie une prière muette Trois silences entourent le tout J'en perds le sens Ne me parlez pas de moi Ne me parlez pas de vous Ne me parlez pas de moi contre vous De vous contre moi Parlez moi de nous De mous De voi Parlez moi dans une autre langue Ni la votre ni la mienne Ni la leur Parlez moi comme un oiseau Je vous écouterai comme un arbre Rien ne semble à rien dans un monde ou tout se ressemble Les cris des esprits perdus creusent le silence du possible Les portes claquent aux milieux des rêves d'aubes Les chaises dansent dans les salles des châteaux Les désirs d'amours forment des coalitions apolitiques Les peaux d'abricots sèches collent aux dents Les mères attendent que leurs filles les libérent de la mort Seuls les papillons détiennent des vertus humaines Les pères poussent leurs fils à déguster le profond de la terre Seules les fleurs se souviennent la tendresse Les enfants naviguent des bateaux célestes Rien n'avance vers rien Dans un monde qui devient festival d'irréel. Il y a du vent dans l'air De l'air dans le vent Du a dans le è Les arbres posent leurs feuilles par terre Trois lignes bleus une ombre verte Deux points noirs un triangle jaune Un carré rouge, une spirale amère Milles points déchirés autour des cercles penchés Trois arceaux centrés, dorés Les piliers s'écroulent, La maison reste debout. Neuf oiseaux portant les mots clefs Percent les yeux des faux prophètes. |